Ce spectacle, porté par un orchestre mêlant cordes, cuivres et sept voix d’exception, a offert une expérience musicale et visuelle hors du commun, confirmant l’évolution constante du projet « Sinouj » depuis quatre ans.
Dès les premières notes, les sonorités envoûtantes du mezoued tunisien se sont entrelacées avec des rythmes électroniques modernes, créant un dialogue musical audacieux qui a transcendé les frontières du traditionnel et du contemporain.
Pendant deux heures, « Sinouj-Odyssée » a emmené le public dans un voyage sonore où les mélodies soufies, les chants populaires tunisiens et les influences jazz, rock et électro se sont harmonieusement rencontrées.
Ce métissage, sublimé par des arrangements orchestraux novateurs, a su préserver l’âme des textes originaux tout en les projetant dans une modernité accessible, captivant particulièrement les jeunes générations et un public international.
Le spectacle a brillé par la diversité de ses interprètes. Karama Krifi a émerveillé avec des reprises vibrantes de « Ya Lili » et « Ala Bali », tandis qu’Abdel Salam Ben Souiden a insufflé une touche mystique avec « Sidi Mansour ». Mohamed Saïd a captivé l’audience avec « Ya Msafer Wahdak », et Boutheina Nabouli a fait vibrer les cœurs avec l’énergique « Ya Bent el-Bled ».
Rania Bounaoues a livré une interprétation émouvante de « Kan Yasmaani Babay », et Haythem Hadhiri a ajouté une dimension spirituelle avec « Ya Nabi Salam Alayk ». Mohamed Aidi, quant à lui, a puisé dans le répertoire du nord-ouest tunisien, enrichissant le spectacle de sa couleur régionale.
Des pièces instrumentales, comme « Nesma », ont également marqué la soirée, fusionnant les rythmes de la darbouka avec des sons de synthétiseur dans une synergie parfaite, témoignant de la virtuosité de Benjemy et de son équipe.
Ce projet, fruit de plus de quinze ans d’expérimentations, incarne l’ambition de Benjemy de réinventer le patrimoine musical tunisien en le rendant universel. Lors d’une conférence de presse post-spectacle, il a déclaré : « Le patrimoine n’est pas figé, c’est une matière vivante. Avec les outils d’aujourd’hui, nous pouvons le réimaginer sans lui faire perdre son essence. »
Oussama Mhidi, l’un des musiciens clés du projet, a souligné le défi de réinterpréter des chansons emblématiques tout en respectant leur esprit originel, un travail méticuleux qui a nécessité des mois de recherche et d’expérimentation. « Sinouj-Odyssée n’est pas seulement une réinterprétation, c’est une reconstruction musicale qui célèbre notre identité tout en dialoguant avec le monde », a-t-il ajouté.
Ce spectacle, qui a affiché complet, s’inscrit dans la continuité du Festival International de Hammamet, sous le slogan « Un battement continu ».
Ce soir, le 23 juillet 2025, le public aura rendez-vous avec une nouvelle performance, « Dialogue des Cordes 2 » de Kamel Ferjani, accompagné de musiciens talentueux tels que Slim Dammak, Haythem Kdiri, Rihab Sghir et Boutheina Nabouli, promettant une nouvelle rencontre entre les sonorités orientales et occidentales.