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Les deux grandes voiles de la plasticienne Laure Prouvost, vingt-cinq mètres de haut chacune, dominent le Vieux-Port.
Elles signalent aux Marseillais et aux touristes la présence, jusqu’au mardi 18 juin, d’Art Explora.
Après avoir rodé ses propositions à Malte, en mars, et lors de la biennale de Venise, en avril, ce festival pluridisciplinaire, imaginé et porté par la fondation du milliardaire français Frédéric Jousset, déploie pour la première fois son dispositif complet et ses bonnes intentions à Marseille.
Sur l’eau, amarré dans l’axe de la Canebière, le voilier Art Explorer, formidable aimant à visiteurs avec ses 46,5 mètres de long et son design époustouflant.
Sur le quai, un espace baptisé « agora » de 3 000 mètres carrés, avec deux pavillons d’expositions signés par l’agence de l’architecte Jean-Michel Wilmotte, à base de containers maritimes et de toits blancs arrimés comme des voiles.
Et une scène devant laquelle peuvent se masser près de 2 000 personnes.
Inauguré, jeudi 6 juin, avec un concert de Zaho de Sagazan et une prestation du ballet Preljocaj, Art Explora va confronter pendant douze jours les « intuitions » de son créateur aux réalités d’une ville ultra-populaire.
Sur un site qui, un mois plus tôt, accueillait près de 200 000 spectateurs pour les concerts gratuits des rappeurs Alonzo et Soprano. « C’est un test »
« L’ADN de la fondation, c’est de promouvoir la culture en milieu ouvert, être la première marche de l’escalier pour faire découvrir l’art à des gens qui trouvent que c’est loin, cher ou abscons, définit Frédéric Jousset, assis dans un transat sur l’Agora. Ici, c’est un test, mais je suis confiant.
C’est gratuit, il y a des têtes d’affiche, le bateau est magnifique et nous avons déjà 20 000 réservations pour les douze jours. »