Bien que les trois jouteurs n’étaient pas d’accord sur tous les points, ils se sont entendus, quant à eux, que «les médecins sont trop payés».
«Là on a un ministre, qui se bat pour les patients, contre la FMOQ qui, elle, se bat pour le portefeuille des médecins», constate l’ancienne députée caquiste Joëlle Boutin.
«C’est de ça qu’on parle: le 120$, et c’est ça que je trouve triste», admet-elle. «Je pense que la FMOQ nuit à la réputation des médecins en ce moment.»
Mme Boutin, qui dit «aimer le ton» du ministre de la Santé, Christian Dubé, rappelle que «le
ne veut pas enlever la prime de 120$ pour les nouveaux patients».
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«Il est prêt à la laisser, mais en échange il veut une reddition de compte et un droit de regard et c’est ça que la FMOQ ne veut pas», explique-t-elle.
L’ancien ministre de la Santé, Gaétan Barrette, énumère à son tour les procédures que le gouvernement a mises en place pour faciliter le travail des médecins.
Écoutez l'entrevue avec Gaétan Barrette, ancien ministre de la Santé au micro d’Alexandre Dubé via QUB :
«Sonia LeBel a élargi la capacité aux autres professions de prendre des patients pour des problèmes ponctuels», débute-t-il. «Christian Dubé vient d’enlever par exemple les papiers pour les absences, il y a plein de mesures qui sont arrivées dans les dernières années qui étaient des bonnes mesures pour alléger [le travail] des médecins dont un paquet est à temps partiel.»
«Ils n’ont plus d’excuses. Ça suffit!» fustige-t-il.
«Quand le gouvernement les allège et qu’eux autres veulent encore avoir des sous, est-ce qu’on peut exiger qu’il y ait des services?» demande M. Barrette.
Elsie Lefebvre, qui reconnait également que les médecins en demandent beaucoup, croit, contrairement à son collègue Gaétan Barette, qu’il manque de médecins au Québec.
«Si on se compare [aux pays membres de] l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et à l’Europe, notre ratio de médecin par habitant est bien bas», soulève-t-elle.
Critiquée par M. Barrette qui défend qu’«ici, on fait de la surutilisation», l’ancienne députée péquiste pense qu’au Québec «on est loin de faire de la surutilisation parce qu’on n’est même pas capable de voir un médecin».
Et l’ex-député libéral coupe Mme Lefebvre pour expliquer son point.
«Pour une grossesse au Canada, dans tout le reste du Canada, c’est une à deux échographies par grossesse, en Europe, c’est une par visite, et le nombre de visites moyennes par grossesses, c’est 24!» s’exclame-t-il.
«Au Québec comme en Europe, c’est ça de la surutilisation!»
Mais la femme politique ne démord pas.
«On est doublement pénalisé», poursuit-elle après que l’animateur Paul Larocque lui redonne la parole.
«Ils travaillent à temps partiel ici et on en a moins, donc c’est sûr qu’à un moment donné il en manque», indique-t-elle. «Formons des médecins pour qu’on en ait plus, ça va baisser la pression.»