Cette lettre a été publiée sous forme d’une annonce majeure dans les principaux médias hébreux, provoquant un séisme politique et sécuritaire en Israël.
Le Dr Mohammed Abboud, expert des affaires israéliennes et professeur de langue hébraïque à l’Université Ain Shams en Égypte, a déclaré à RT que les pilotes – dont des hauts gradés – ont affirmé que la guerre actuelle "ne sert aucun objectif déclaré, mais met en danger la vie des otages, des soldats et des civils".
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Ils ont ajouté : "Seuls les accords politiques ont permis de ramener des otages par le passé, alors que la pression militaire n’a conduit qu’à leur mort.
Chaque jour de retard est un danger, chaque instant d’hésitation est une honte." Abboud a souligné que le chef d’état-major a tenté d’empêcher la publication, mais les pilotes ont maintenu leur position, insistant sur le fait qu’il s’agit d’un "message politique clair" et non d’un refus de servir.
Abboud a expliqué que cette initiative révèle l’ampleur du mécontentement au sein de l’armée, d’autant que les taux de refus des ordres de mobilisation avaient déjà atteint entre 30 % et 50 % auparavant, selon le journal *Haaretz*.
Il a ajouté que le timing de la lettre coïncide avec les efforts égyptiens et américains pour conclure un accord d’échange et un cessez-le-feu, ce qui renforce sa portée.
Selon lui, une pression venue de l’aviation – le bras le plus puissant de l’armée israélienne – place le Premier ministre Benjamin Netanyahu face à une crise interne majeure.
En réponse, l’armée israélienne a indiqué à *Haaretz* que "la plupart des signataires ne sont pas en service actif", sans préciser leur nombre exact.
De son côté, Netanyahu a réagi sur la plateforme "X", soutenant la décision du ministre de la Défense et du chef d’état-major de limoger les signataires, estimant que "le refus de servir, même exprimé poliment, est inacceptable".
Il a qualifié les pilotes de "groupe marginal extrémiste" cherchant à saper l’armée et à renverser le gouvernement, les accusant de fragiliser la société israélienne et de renforcer le Hamas.
Le ministre de la Défense, Israël Katz, a également critiqué la lettre avec véhémence, la décrivant comme une tentative de délégitimer "la guerre juste" contre le Hamas et pour le retour des otages. Il a affirmé que l’armée poursuivrait sa mission avec le soutien du gouvernement.
La lettre des pilotes de réserve met en lumière une fracture profonde en Israël, entre ceux qui privilégient la négociation et ceux qui s’accrochent à l’option militaire.
Avec l’intensification des pressions internes et externes, Netanyahu fait face à un défi complexe qui pourrait déterminer l’issue de la guerre et la stabilité politique du pays.