On y aborde les moments charnières de l’histoire de l’École, de sa création jusqu’à aujourd’hui, en explorant plusieurs enjeux universels et intemporels concernant l’enseignement de l’art.
Une nouvelle approche
D’entrée de jeu, Lisanne Nadeau évoque l’idée faussée que tout commence en 1970, avec l’École d’art.
Dans les faits, la fondation de l’École est le résultat d’un désir des étudiants et étudiantes de L’École des beaux-arts, fondée en 1922, de rompre avec un enseignement technique basé sur la relation maître-élèves pour adopter une approche plus conceptuelle.
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On note à l’époque une volonté claire des étudiants de fermer l’École des beaux-arts. De réévaluer tout ça et de développer quelque chose de nouveau, explique Lisanne Nadeau.
L’École d’art se développe extrêmement rapidement, dans un contexte d’urgence et avec des moyens plutôt limités.
Un contexte qui s’explique d’une part par une soif de changement, mais également par une certaine opposition, qui encourage le comité de passage à accélérer l’intégration de l’École à l’Université.
Hors Sujet
«On [l’École d’art] est là à cause des étudiants de l’École de beaux-arts qui se sont battus pour qu’il y ait un changement dans l’enseignement des arts. »
Ce changement de vision est ainsi décrit dans les premiers chapitres de l’ouvrage par Pierre Larochelle, premier directeur adjoint à l’École d’art, qui deviendra plus tard directeur : « On est passé du comment au pourquoi ».
La question de la technique reviendra constamment dans l’histoire de l’École d’art. L’équilibre entre l’enseignement du savoir-faire et du savoir-penser constitue un enjeu autour duquel se sont penchés et se pencheront plusieurs générations d’enseignants et d’enseignantes.
Le premier programme de l’École d’art se base sur la triade forme/couleur/mouvement, autour de laquelle se greffent les cours offerts aux étudiants.
Les termes décrivant les grands axes du programme changeront au fil des ans, mais l’idée d’une approche par champs d’exploration et un enseignement qui n’impose pas nécessairement de médium demeurera.
Une école en mouvement
Au fil de son histoire, l’École d’art occupera plusieurs espaces, dont certains inadaptés à l’enseignement. Par manque de place sur le campus, l’École demeure à Sainte-Foy, là où se situe aujourd’hui le Cégep de Sainte-Foy, pendant la première année suivant sa création.
Elle occupera ensuite successivement le sous-sol du PEPS, la Tour des arts nouvellement construite et le Pavillon Louis-Jacques Casault, anciennement l’édifice du Grand Séminaire, acquis par l’Université en 1978.
« On a l’impression que l’École n’a jamais été attendue. En termes d’espace architectural, il y a toujours eu un problème jusqu’à ce qu’on arrive ici [à la Fabrique] », explique Mme Nadeau.
À la fin des années 1990, l’École d’art quitte le campus pour s’installer au centre-ville, dans l’Édifice de la Fabrique, situé au cœur de Saint-Roch. D’importants travaux ont lieu dans le bâtiment pour permettre de l’adapter aux besoins de l’École.
Mme Nadeau explique que le quartier est en pleine transformation à l’époque. L’École d’art arrive dans un contexte d’effervescence.
Depuis les années 1970, beaucoup de centres d’artistes se développent dans Saint-Roch et la Ville met en place plusieurs mesures pour encourager les institutions d’enseignement à s’y installer.
« C’est rare les villes où, per capita, il y a autant de centres d’artistes sur à peu près un kilomètre carré. Ce sont des conditions géniales », explique Lisanne Nadeau.
Les possibilités de collaboration au sein de cet écosystème culturel en développement sont nombreuses. L’École s’intègre vite au quartier.
Le contexte est avantageux, autant pour les étudiants que pour les artistes, qui sont contents de travailler avec la relève, confie Mme Nadeau.
Plusieurs étudiants et étudiantes travaillent en collaboration avec des centres d’artistes du quartier pour des projets de recherche et de création.
Il arrive fréquemment que les étudiants finissent par intégrer ces centre,s une fois leurs études terminées.
L’École d’art s’inscrit aujourd’hui plus que jamais dans le milieu artistique de Québec, à la fois comme lieu de formation, mais aussi comme lieu de diffusion.
Plusieurs expositions d’étudiants et d’artistes de l’extérieur sont présentées chaque année à la Galerie des arts visuels que dirige Lisanne Nadeau depuis 2008.