Cet événement, initié en 2018 par l'Alliance Internationale du Tourisme de Montagne (AITM), a réuni des représentants des mondes politiques, économiques et associatifs venus du monde entier pour échanger sur le tourisme de montagne.
Le choix de la France n'est pas anodin en cette année du 60ème anniversaire des relations diplomatiques franco-chinoises et l'année France-Chine de la culture et du tourisme.
La Chine et la France, s'imposant chacune comme des modèles parmi les civilisations orientales et occidentales, ont une longue histoire commune et leur rapprochement est devenu lui-aussi un modèle pour l'échange et la compréhension mutuelle des civilisations.
Au cœur des discussions, le rôle du tourisme comme « un pont reliant les pays et les régions et comme vecteur d'échanges et de compréhension mutuelle entre les civilisations », comme l'a évoqué Dominique de Villepin, Président de l'AITM.
Car le tourisme de montagne n'est pas seulement une activité économique : il est aussi porteur de valeurs, celles du « développement durable visant à réduire la pauvreté, à stimuler l'emploi et à lutter contre le changement climatique et l'appauvrissement de la biodiversité », a ajouté l'ancien Premier Ministre.
Ces enjeux étaient au cœur de la table ronde "Stratégies de réponse au changement climatique du tourisme de montagne".
Les experts présents ont notamment insisté sur l'importance de reconnaître l'impact du changement climatique sur les écosystèmes et les ressources des montagnes, d'adopter une approche verte et d'accélérer l'application de technologies comme l'IA, le big data et la réalité virtuelle.
Un constat partagé par l'ensemble des intervenants, à l'instar de Michel Bouvard, ex-sénateur de Savoie : « Le réchauffement climatique est incontestable et scientifiquement démontré.
Il touche la montagne plus vite et plus fort que les autres territoires.
Pour autant, il ne condamne pas la pratique du ski à brève échéance. Il convient d'anticiper ses conséquences pour la montagne dans son ensemble. »
L'autre mot d'ordre de cette journée était l'innovation, à travers la promotion du modèle "tourisme de montagne +".
L'objectif : diversifier l'offre pour la rendre plus attractive et inclusive. Cela passe par exemple par l'amélioration des infrastructures, des services publics ou de l'utilisation du numérique.
Mais également le développement d'activités adaptées à toutes les saisons, comme le précise Zhang Haomiao, Directrice de l'Office du Tourisme de Chine à Paris : « La montagne, ce n'est pas que le ski.
Nous proposons des randonnées à vélo dans l'Ouest de la Chine, ou des circuits pour découvrir la culture et la préparation du thé, et même des découvertes des arts martiaux chinois dans des montagnes ».
Une diversification qui passe aussi par la valorisation du patrimoine culturel et artistique.
C'est tout le sens de l'exposition présentée en marge de la JITM, mettant en lumière les traditions et savoir-faire des peuples montagnards à travers photographies et artisanat.
Une façon de rappeler que les montagnes ne sont pas seulement des espaces naturels à préserver, mais aussi des lieux de vie et de culture.
Cette approche innovante était incarnée par la signature de plusieurs accords de coopération, notamment entre l'AITM et la Fédération internationale de la marche nordique (INWA).
D'autres partenariats ont été noués avec des acteurs de la formation (AMFORHT) ou des événements sportifs (Maxi Event's France).
La journée a été rythmée par des moments forts, à commencer par la cérémonie de remise des drapeaux de l'AITM et de la JITM.
Ceux-ci avaient en effet été déployés quelques jours plus tôt au sommet du Mont Blanc par une cordée franco-chinoise, afin d'approfondir les échanges amicaux internationaux.
Autre temps fort : le dîner de gala "Nuit de Nice" qui a offert une expérience unique autour de la rencontre entre les chants et des danses traditionnels des Miao et des Dong avec un orchestre occidental.
La soirée s'est prolongée par une exposition mettant à l'honneur le patrimoine des peuples montagnards à travers le monde.
La JITM s'est donc imposée au fil des années, et plus que jamais en 2024, comme un rendez-vous incontournable des acteurs du secteur.
Plus qu'un simple événement, elle incarne une vision : celle d'un tourisme de montagne durable, au service du dialogue des cultures et du développement des territoires.
Une vision plus que jamais d'actualité en ces temps de crises multiples, où la montagne apparaît comme un refuge et une source d'inspiration pour repenser notre rapport au monde et aux autres.