Elle est simple et concrète: comment réduire la facture des coûts des soins de santé tout en améliorant la qualité de la santé de la population.
Cette équation est-elle réellement impossible? Quelles mesures pourraient être mises en place par les différents gouvernements ?
Hors Sujet
Le Professeur Pierre Smeesters, directeur du département de pédiatrie de l’Hôpital des Enfants, H.U.B, et directeur du Laboratoire de microbiologie de la Faculté de médecine de l’ULB (recherche translationnelle en infectiologie, vaccinologiste), évoque la question de la vaccination : « En termes d’amélioration des soins de santé de la population, une véritable éducation à la santé et des mesures de prévention devraient être la base d’un système de soins.
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Actuellement, ce n’est pas le cas. Notre système met trop l’accent sur le curatif. Si on prend l’exemple de la vaccination, une augmentation de la couverture vaccinale améliorera la santé de la population et réduira les coûts des soins de santé. »
Pour lui, cette démarche de vaccination est encore plus large : « C’est un paradigme. Dans la vaccination, il y a un aspect d’éducation continue.
Il faudrait un centre de veille vaccinale, des groupes de discussion plus modérés et des moyens pour la prévention.
Il est temps d’établir un plan de vaccination et de financement adapté. »
Certaines études montrent que pour chaque euro dépensé dans un vaccin, 3 euros sont économisés en évitant une maladie et ses complications. « Tous les vaccins (coqueluche, rougeole, HPV…) ont démontré leur efficacité. Depuis la pandémie de COVID-19, la vaccination des enfants a perdu en popularité. Pourtant, les vaccins demeurent des outils puissants pour réduire les risques de nombreuses maladies infectieuses.
L'H.U.B est d’ailleurs très actif dans la recherche et le développement de nouveaux vaccins, cherchant à renforcer la confiance du public et à protéger la santé des plus jeunes. Même le vaccin contre la grippe, qui peut parfois être décevant dans son efficacité, reste important.
Il y a aussi le vaccin RSV pour adultes, le vaccin contre le zona… ils sont tous des opportunités sous-utilisées. »
Récemment, les cas de coqueluche et de bronchiolite ont augmenté chez les enfants. « Les vaccins contre la coqueluche, par exemple, sont disponibles et largement recommandés pour les enfants et les femmes enceintes. Ils offrent une protection efficace contre cette maladie potentiellement dangereuse. Selon les cas, il est très intéressant de vacciner également les pères et les grands-parents sans oublier les milieux d’accueil, pour offrir un cocon de protection aux jeunes enfants. »
Pour lui, la vaccination est un pilier fondamental de la santé publique. « Les efforts continus pour informer et éduquer les parents sur l’importance des vaccins sont indispensables pour maintenir une santé publique robuste.
Profitons de cette période plus calme des grandes vacances pour planifier des rendez-vous qui permettront certainement de vous préserver de mauvaises surprises », souligne celui qui a participé il y a quelques mois à l’inauguration de l’European Plotkin Institute for Vaccinology (EPIV) à Bruxelles, soit 3 600 m² de laboratoires de pointe pour mieux comprendre, soigner et prévenir les maladies infectieuses.