Le Liban entre l'aide internationale et le monopole des armes : les défis de la souveraineté et de la reconstruction

VISION:- Au milieu des multiples défis auxquels le Liban est confronté, la question du monopole des armes par l'État est apparue comme une condition essentielle pour obtenir l'aide internationale et la reconstruction.

Le Liban entre l'aide internationale et le monopole des armes : les défis de la souveraineté et de la reconstruction

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Raji, a annoncé que le Liban avait reçu des messages clairs de la communauté internationale selon lesquels la reconstruction et le soutien financier ne seraient accordés qu'après que l'État ait étendu son contrôle total sur les armes dans tout le pays, y compris au nord et au sud du fleuve Litani.

Cette position intervient à un moment où le Liban traverse une crise économique et sécuritaire sans précédent, rendant l'aide internationale une nécessité urgente pour se relever. 

 Lors de sa visite à Beyrouth la semaine dernière, l'envoyée américaine Morgan Ortagus a clairement souligné cette condition, indiquant que l'administration américaine était prête à aider le Liban à libérer ses territoires et à le reconstruire, à condition de mettre en œuvre des réformes économiques et sécuritaires radicales.

Ortagus a déclaré que le Liban avait une "fenêtre ouverte" pour coopérer avec les États-Unis, avertissant que les autorités libanaises avaient deux choix : "coopérer avec nous pour désarmer le Hezbollah ou temporiser et perdre notre partenariat".

Cette déclaration reflète la pression internationale croissante sur le Liban pour renforcer sa souveraineté nationale.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères Youssef Raji a insisté sur le fait que le monopole des armes par l'État n'est pas seulement une exigence internationale, mais une nécessité nationale.

Il a précisé qu'"aucun État au monde ne devrait accepter l'existence d'armes en dehors du cadre de ses institutions", affirmant que l'État ne peut renoncer à sa souveraineté interne. Il a appelé à une position gouvernementale claire pour trouver un mécanisme garantissant la réalisation de cet objectif.

Dans le même contexte, le président de la République, Joseph Aoun, a indiqué que le désarmement du Hezbollah devait se faire par le dialogue, annonçant que les travaux commenceront bientôt sur l'élaboration d'une stratégie de sécurité nationale qui servira de base à la stratégie de défense nationale. 

La question des armes du Hezbollah constitue l'obstacle le plus important à la mise en œuvre de ces conditions. 

Le parti, qui possède un important arsenal militaire et une influence politique étendue en tant que partie du gouvernement, est considéré comme un acteur clé dans l'équation libanaise.

Cette réalité soulève des questions sur la possibilité de le désarmer sans provoquer de troubles politiques ou sécuritaires, surtout dans le contexte des profondes divisions entre les forces politiques libanaises. 

En plus du monopole des armes, Raji a souligné que les réformes économiques sont une exigence commune au niveau international, arabe et libanais.

Le Liban, qui souffre d'un effondrement économique et d'une augmentation des taux de pauvreté, a un besoin urgent de soutien extérieur pour reconstruire ses infrastructures et améliorer ses conditions de vie.

Cependant, ce soutien est conditionné par la preuve que l'État est capable d'imposer sa souveraineté et de réaliser la stabilité.

Le Liban se trouve aujourd'hui à un carrefour crucial : répondre aux exigences internationales en confiant le monopole des armes à l'État et en activant les réformes, ou risquer de perdre le soutien international qui pourrait être la seule bouée de sauvetage pour sortir de ses crises. 

La réussite du Liban à atteindre ces objectifs nécessite un dialogue interne constructif et une coopération étroite avec la communauté internationale, afin de garantir la restauration de la souveraineté totale et la construction d'un avenir stable et prospère pour le pays.