Boudchart ou la réinvention du spectacle

Avant l’époustouflante soirée de Carthage du 1er août dans le cadre de la 58e session du Festival international de Carthage ; le jeune Boudchart était déjà «tendance », principalement chez les jeunes, depuis quelques années, il a fait exploser les réseaux sociaux, ses « tubes » tournent à plein régime et ont envahi les plateformes. Son secret ? Il fait chanter son public.    

58e session du Festival international de Carthage.
Boudchart ou la réinvention du spectacle

1er août, au Théâtre romain de Carthage, ses fans, habillés de blanc, (à la demande de leur idole), l’attendaient, l’amphithéâtre est plein, un public en majorité jeune, est venu tôt pour trouver des places. Cris, sifflets d’encouragement, appels, refrains et téléphones portables sont au programme.

On attend la vedette qui entre à 22h, sobrement habillé, soutenu par un grand orchestre mixte (oriental et occidental). Boudchart, précédé d’une bonne image a assuré, son spectacle fut à la hauteur de sa réputation : impressionnant !

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 Une ambiance festive et bon enfant régnait au théâtre romain, le jeune prodige a offert un spectacle qui restera gravé dans la mémoire des passionnés de la musique marocaine et orientale.  

Son programme ? Eclectique, de bon ton, qui brasse large, oriental, occidental, romantique, Boudchart joue sur tous les registres ; soutenu par un orchestre de haute facture, composé de 35 instrumentistes ; il chante à merveille les immortels tubes orientaux qui, on le sait, sont bien exécutés. Imaginez donc, la réaction des milliers présents à Carthage.

L’idole a concocté une compilation judicieuse de chansons qui satisfait tous les publics ; départ en trombe avec l’Astre de l’Orient, ( y a msaharni), le public exulte, il est là pour chanter ; suit Ouarda ( Ya msaharni), évidemment repris par les milliers de spectateurs, de Ouarda à Sadok Thraya (Ki Idhik bik Eddahr) à (Nassaya) de  Lotfi Bouchnak, ( Ah ya khlila ) de Saliha, ( Âlli gara et Hayati ândak) de Dhikra Mohamed et et des compositions de Boudchart (Mosaïca, Jalsa, Taâridha, Jebli Jame) etc, etc ;  autant de beaux titres repris en cœur par les milliers de spectateurs enthousiastes. Généreux Boudchart a invité des instrumentistes connus à participer au spectacle, le violoniste Tunisien Béchir Selmi a joué (Ourdhouni Zouz sbaya ) de Saliha et, à la demande du public Elach y a Gzali.

Mezoued, bendir, Gombri côtoient les instrument occidentaux ( trompette,  saxo, guitares) ; le voyage musical est agréable, composé d’airs connus, arrangés par Boudchart, de refrains mélodiques qui font tourner la tête et ajouter des dièses à la fête.  Le public est aux anges, il chante à l’unisson et à tue-tête. A telle enseigne qu’on ne sait plus qui est qui ? D’où la réussite du spectacle.   

Car Amine Boudchar, natif du Maroc, vivant depuis 17 ans en France, passionné de musique, chef d’orchestre, diplômé du conservatoire en France ;  connu sous son nom de scène Boudchart a introduit dans la musique un concept nouveau « La Chorale…c’est vous » où il fait participer le public à ses chansons, le concept est aussi simple que génial autrement dit, chaque chanson est rendue par le chanteur et son public. L’idée est alléchante, actuelle, dans le vent, bref gagnante ; le public-acteur-chanteur est ravi, les triomphes de Boudchart sur les scènes européennes, marocaines l’attestent ; la soirée de Carthage a tenu toutes ses promesses, le spectacle restera dans les mémoires.